à ne rien vouloir dire sans plus tant pis...
Tout à coup il s'éveille et ses pensées éparsent son allure
D'où viens-tu voyageur alangui
luit dit un ami qui déjà l'amidone
je viens de ce sommeil pâlot qui ne veut plus de moi
j'ai rêvé qu'un présage m'était apparu
mais ce n'était qu'un corps en rut dans un paysage nu
et sur son dos gravé au feutre fin comme une ruelle sans issue
la trace des yeux de la nuit m'a fait choir dans les tiens...
Qui étais-tu que je n'ai pas su prendre ?
Ta propre sentence amoindrie par la voix qui s'est teinte
plus faible désormais qu'une flemme détente
agenouillée au sein d'une flamme fatale
qui m'arbore à moitié quand je la suis en plein
tu délires et je sens que tu sais où te mène
ce non sens absolu...
Au fin fond du sommeil la trouverai-je enfin ?
Tu n'auras que le bruit des douze coups tirés ce matin
dans ta chère incarnée j'ai fait monter en vain
le mot qui t'a bercé
C'est le verbe arlequin !
Non ce n'est qu'un sequin
c'est l'obole de lait
à mettre sous couffin
sous ton gras oreiller
pour qu'au matin ce rêve
(ne pense plus à rien)
soit fauché comme les blés
une tartine flottant au nez de la berlue
dorée comme l'envie de n'être plus qu'un faune
sur la feuille alanguie au creux de ton humus
beurrée comme un désir à croquer à l'abri
des regards visiteurs
inquisiteurs
je sombre
une bien douce nuit
mon coeur
minuit
es-tu
je suis
bien seul
ici