Ne pas prendre à la légère
les avancées du corps
dans la nuit qui suggère
Une escale ou un port
Laisser arriver coûte que coûte
Ce qui doit arriver route que route
Laisser chanter le premier coq
Qui s'est levé bien avant l'heure
Et puis donner à boire
Aux Dypsodes des gares
Ceux-là qui attendront
Toujours un train parti
Alors filer à l'anglaise,
Danser à l'africaine
Aimer à langue à l'aise
et rire à perdre haleine
Et puis dire non souvent
Dire oui absolument
Et dire je ne sais pas
Et s'en aller soudain
D'un aventureux pas
Enfin ne rien finir
Finir de commencer
A peine définir
Et puis tout effacer
Reprendre au tout zéro
Au début des tracas
Démissionner héraut
Fuyant l'affreux combat
Et prendre le chemin
Des pierres et des eaux
Là où comme un refrain
T'attendrait un bateau
Un navire en papier,
Mâché d'encre de Chine,
Lever l'ancre et le pied
Et soudain la machine
S'anime et vous enlève
Au-delà des années
A remonter le rêve
Comme un grand escalier
Perché dans la mémoire
Du cœur grand ouvrier
Faiseur aléatoire
D' histoires et de voiliers
Alors la nuit s'incline
Et l'aube - il a tant plu -
N'apporte rien de plus
Que ce qu'on y devine
Alors la terre repue
Doucement y dessine
Les lignes enfantines
D'un intime rébus
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