jeudi 29 novembre 2018

La chute et puis l'envol





Comme la mer qui monte un peu,
Entre deux lunes, entre deux yeux,
Comme l’espoir que l’on arrache
A un soleil aventureux
 
Comme la brume qui sépare
Les gens tristes, les gens heureux
Et comme l’air que l’on harnache
A des poumons trop souffreteux
 
Comme un dernier pas, un pas vieux
Qui s’avance silenci-eux
Comme l’averse qui recrache
Le dernier vol de l’aigle aux cieux


Et comme la mélancolie
Du poète vouté, pâteux
Comme une larme d’agonie
Tombent les âmes dans le feu


Qui les façonne et les avale
A bout de flamme, dans son creux
Et les enfante fiers Nahuals
Animal ou humain ?

Les deux


lundi 2 juillet 2018

Oui... mais Non





Ne pas prendre à la légère
les avancées du corps
dans la nuit qui suggère
Une escale ou un port

Laisser arriver coûte que coûte
Ce qui doit arriver route que route
Laisser chanter le premier coq
Qui s'est levé bien avant l'heure

Et puis donner à boire
Aux Dypsodes des gares
Ceux-là qui attendront
Toujours un train parti

Alors filer à l'anglaise,
Danser à l'africaine
Aimer à langue à l'aise
et rire à perdre haleine

Et puis dire non souvent
Dire oui absolument
Et dire je ne sais pas
Et s'en aller soudain
D'un aventureux pas

Enfin ne rien finir
Finir de commencer
A peine définir
Et puis tout effacer

Reprendre au tout zéro
Au début des tracas
Démissionner héraut
Fuyant l'affreux combat

Et prendre le chemin
Des pierres et des eaux
Là où comme un refrain
T'attendrait un bateau

Un navire en papier,
Mâché d'encre de Chine,
Lever l'ancre et le pied
Et soudain la machine

S'anime et vous enlève
Au-delà des années
A remonter le rêve
Comme un grand escalier

Perché dans la mémoire
Du cœur grand ouvrier
Faiseur aléatoire
D' histoires et de voiliers

Alors la nuit s'incline
Et l'aube - il a tant plu -
N'apporte rien de plus
Que ce qu'on y devine

Alors la terre repue
Doucement y dessine
Les lignes enfantines
D'un intime rébus




dimanche 27 mai 2018

Poésie pratique, tactile et odorante




Pour qui chercherait la poésie sous l'idylique ombrelle de soie et de dentelle, sous l'or qui ensorcelle aux îles de Cybèle, à l'aube des ruelles, et dans les yeux d'icelle...

Ne cherchez pas si loin : elle est sous les aisselles, dans la cellule blanche d'un tableau excell, dans le sel saupoudré au creux de la vaisselle, et jusque dans vos selles...

La poésie crécelle dans la bagatelle que deux corps lovés scellent : on la décèle aussi, au dire de l'anophèle, aux lointains décibels de l'âme qui transpire sous la peau qui ruisselle.







(* dans son sang qui ruisselle)



samedi 19 mai 2018

Curriculum vitae - In fine -




Par l'intermédiaire des dernières idoles
Idole de cire idole de son
Idole de l'essence des plus grands frissons
Par l'entremise aidant des plus simples passants
Passante qui susurre à l'oreille qu'elle frôle
Et pour ne rien rater de ta belle imposture,
Par le biais des traverses qui mènent à mesure
De folie de hasard aux rimes farandoles
Allons à la rigole en allant à va-l'eau
Allaitant au Léthé des eaux de l'oubliette
Nos bouches chenapantes voisines des fossettes
Et notre cœur avide des fruits de tes saisons

L'amour la joie l'automne et l'aride désert
Où la raison se perd dans les dunes prisons
De l'âme qu'elle esseule qu'elle abime et enserre
Au fond de mille lois parfaites par les pères
Que des enfants saluent en laissant loin derrière
La maison le vieux Lare et les vieilles manières
Des gîtes de l'enfance où courent les prières
Les dernières lumières des dernières idoles
Dorées de la mémoire qui dans le feu s'immole

Et me voici déjà vieil homme sur la terre
Mille fois fracassé le froid miroir t'altère

Qui était cet enfant qui regarde la mer

Au loin passe une pie puis plus rien puits mystère

Sur l'artère du temps nous sommes un battement

Entre deux souffles d'air

A peine un mouvement


Fuuuuuit !


L'enfant vit poindre au loin

un flash


une lumière