mardi 25 août 2015

Un filet d'air




Mardi croisé dans les décombres
D'une année lointaine son ombre
Erre au devant des millénaires
Est-ce demain était-ce hier
Fi tout est sombre

Les hommes étaient alors si fiers
De leur calendrier de pierre
Deux mille et quelques ans après
Le dernier solstice d'été
S'est fait la paire

Les hommes étaient alors athées
Ni dieu ni père ni foi ni vrai
Ou bien adoraient quelque dieu
Au nom duquel d'un geste pieux
Ils vous pendaient

Et quelques-uns tournaient les yeux
Au-dedans d'eux puis vers les cieux
Et n'y trouvant point de salut
Vous disaient tristement "salut"
D'un air soucieux

Un fou du haut de son talus
Croyait voir dans sa longue vue
D'étranges hommes se poser
Sur la terre cuite et rasée
C'est la berlue

Et plus personne pour oser
Chanter ou bien même arroser
L'espoir et les coeurs aussi secs
Que les campagnes mises à sac
Là c'est baisé

Alors du fond de son ressac
La mer s'est mise à parler grec
Elle a chanté elle a gueulé
Mais on n'entendait que l'anglais
Damn we were sick

Alors elle a tout avalé
En pleurant puis elle s'est voilée
D'une étrange couche vermeille
Et se sentant soudain très vieille
S'en est allée

Depuis le monde las sommeille
En habits gris en nuit de deuil
Quelques ombres hantent la mer
De sable en arpentant la pierre
Sous le soleil

Mais quelque part au loin la Terre
Ressemble à un beau jardin vert
C'est qu'au fond il reste une chance
Qu'on soit mardi qu'on soit dimanche

Il reste encore quelques branches

Un filet d'air



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