dimanche 16 août 2015

Le masque



Pyramide de miroirs renvoyait
La base énorme de nos regrets
Nos coeurs palpables avaient
La transparence fausse d'un parfait reflet

Mais dans mon jeu de trompe-l'oeil
J'étais passé expert
Pour faire passer des leurres
Pour des vérités mères

Je fus dupe à la fin
De ma propre apparence
J'en vins à boire le vin
De ma propre démence

Je n'ôtais pour dormir
Ni le fard ni le masque
Qui siégeaient sur ma face
Refusaient de sortir

On me fit remarquer
Que mes yeux peu à peu
avaient viré du bleu
vers un blanc étriqué

Je ne répondais rien
J'affichais l'air serein
De ceux pour qui le bien
Etait dans le maintien

Je suis mort à l'automne
Quand les eaux d'en haut tonnent
J'ai perdu mon maintien
Sur ma pierre erre un chien

Je ne sais plus mon nom
L'ai-je donc jamais su
Et s'est tû mon renom
L'avez-vous aperçu

Je me dis quelquefois
Dans le vent qui m'escorte
Quand j'écoute ta voix
De mon oreille morte

Si j'avais été moi
Sans mettre autant de portes
A l'entrée de l'appart
Si j'avais eu parfois

Cet élan que tu as
Quand tu plongeais ton cou
Tes deux yeux loin en moi
Si j'avais crû en nous

La pyramide aurait
Explosé tout d'un coup


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