lundi 13 juillet 2015

La chute - ou l'étude de cas



Le discours scientifique, portant sur les enjeux humains, a quelquefois des allures un peu hautaines...

Là où il y a discours, dans le cercle très fermé de la loge des élites du logos, on semble parfois graviter à mille lieux de son sujet de prédilection même. 
L'Homme prend alors des allures de météorite, vue d'un lointain télescope, et les statistiques sans pitié affirment leur implacable autorité, au détriment de l'Être Humain lui-même, relégué au statut d'objet d'étude, quand bien même aucun résultat de cette dite étude ne lui viendra en aide - de son vivant du moins...


C'est ainsi qu'une prophète statifiante du logos omniscient, et dame de raison, missionnée par la science, me déclare, au détour d'une tablée, où quelques verres plus tard, l'enjeu semble de maintenir dans la conversation des traces respectables de connexion logique : "marre de ces cassoss qui viennent sans arrêt me raconter leur vie ! "

Quelques minutes auparavant, un sympathique personnage, très fortement éméché, s'était installé là, laissant parler son coeur, sans raison il est vrai dans le fil de ses mots...

Je ne sais pourquoi, la réflexion, trop à propos, en face de quelqun qui pouvait tout à fait la comprendre, mais n'avait en aucune façon le pouvoir logifiant d'y répliquer un mot, cette réflexion, partie d'un esprit intelligent et capable de bienveillance, m'a quelque peu glacé.

(C'est que nous sommes tous, peut-être, suceptibles, à un moment ou à un autre, de se poser en auteur d'une pareille réflexion, ou à l'inverse, d'en devenir la cible...)

Il ne s'agit pas au fond de trouver des solutions pour chacun, mais simplement d'être là, conscient que l'articulation du discours n'est pas une évidence, et que chacun exprime ce qu'il peut, avec les mots qu'il a, et qu'un individu, avant d'être inclus dans une notion de flux, doit être, avant tout, bien reçu, dans une acceptation des failles de chacun.

Le discours et son détenteur semblent oublier parfois de rester bienveillants, envers les "cas sociaux", qu'à peu de choses près, nous avons tous été, et sommes par nature, chacun se déclinant, au fil de son histoire, à l'un ou l'autre cas...

- la chute étant commune, autant à la fonction qu'à la nature humaine.


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