mercredi 22 juillet 2015

Avénement d' H.H. Stone



" Montre-toi tel que tu es, sans tenter de ressembler aux autres.

- C'est encore, quand il est assumé, le genre d'authenticité, qui singulièrement, leur déplaira le moins... "


(Hank Hilo Stone, Le livre des contradictions)

mardi 21 juillet 2015

Crime de temps sourd



Le temps le temps nous joue des tours
Quand il nous tourbillonne autour
Avec sa gueule de vautour
Et ses yeux blancs reflets des tours

De la raison grandes bâtisses
Fondées sur l'os cave des morts
Et sur les matériaux factices
Des hantises regrets remords

Le temps le temps nous fait des torts
Quand il attente encore aux jours
De son pas calculé retors
Révoquez-le Le temps est sourd

Alors le temps nous fait des tares
Des phychoses des bruits qui courrent
Dans la nuit noire sur le tard
L'aiguille du temps se fait jour

Et là le temps silencieux tire
Trois coups Lentement on l'entoure
La police du temps accourt
A court d'idées pourtant Pourtant

Le coupable était bien le temps
Qui comme une ombre se retire
Le temps nous laisse sans mot dire
Le temps fait taire

Et tue

L'amour


dimanche 19 juillet 2015

Lemon juice story



Dans un citron bien mûr comme dans un pays
Il y a tout en même temps mais certes en tout petit
L'amer et puis le tendre la mort et puis la vie
L'enfer tout grimaçant et le saint paradis
Il y a un soleil jaune qui répond toujours oui
et des pépins de pluie qui sont un peu plus gris
Il y a plein d'habitants, des gens vraiment jolis
Et puis des gens véreux, c'est quand il est pourri
Il y a de beaux quartiers, comme dans la city
On peut y faire son trou on peut y faire son nid
Mais ya toujours des gens qui haussent tant les prix
Que même mon citron, un jour il sera pris
Par les spéculateurs, qui gesticulent et crient
Des histoires de sous dans mon innocent fruit
Alors pour être en paix, pour être un peu plus free
On va changer de fruit, migrer dans un litchi
Là c'est pas aussi grand c'est même rikiki
Mais bon la liberté paraît qu' ça n'a pas d' prix

Dans un citron bien mûr comme dans mon pays
Quand on l'a trop pressé on est bien emmerdés
Alors on boit le jus ça donne des idées
Et puis on dit ciao

(ou arrivederci)




samedi 18 juillet 2015

De passage en passe-âme



En eux, l'âme s'installe, pour quelques heures à peine,
puis elle poursuit sa route.


L'escale s'incarne quelques fois, dans les rêves marins, en un corps accueillant,
après mille tempêtes.


Il s'imaginait être un bourgeon de l'arbre, qui soutenait sa sieste...
Alors, il s'éveillait, réalisant soudain l'avoir toujours été.


Un temps, mon coeur, attends,
Et danse s'il te plait,
Ton âme, affleure, élan
Et ne fait que passer




La clé de la chanson



Les coeurs les coeurs
Les coeurs prient les coeurs pleurent
Oraison ou douleur
Les coeurs parfois ont peur

Des corps des corps
Des corps sous les décombres
Accords en froid mineur
Les corps quelquefois sombrent

Les cris les cris
Les cris venant des nuits
Crissements sans répit
Les crimes de la vie

Les crans les crans
Les crans d'arrêt ouverts
L'écran crâche l'enfer
Le cran de la misère

Les coups les coups
Les coups portés au coeur
L'écoulement des heures
La coupe des rancoeurs

Mais...

Le qui le qui
Le qui vive et qui chante
Le Kilimanjaro
Le qui même m'enchante

Le cul le cul
Le cul de la bouteille
Le culot des merveilles
Le Q n'a qu'une oreille

Le quai le quai
Le quai des voyageurs
Le qu'est-ce que tu préfères
La question douce-amère 

Le quand le quand
Le quand je serai grand
Le candide l'enfant
Le quand bien même apprends

La clé la clé
La clé du porte-coeur
La clémence au pardon

La clé de la chanson


vendredi 17 juillet 2015

Assim falava...



Achei a Terra do bom coração
Ainda aberta ainda que ja
Tão velha cheia de felicidade
E da tristeza que da o amor
De qualquer coisa que vem à alma
E de repente vai embora dela
Terra do sonho que é para viver
E da vida viva que é para sonhar
Terra que sofre de sempre dever
Perdoar todo sem nunca perder
A fé no Homem na agua no ar
No Anjo que é vontade de voar
Sem nunca negar o novo prazer
De ouvir a voz mais alguma vez
Da humanidade ainda que fosse
O começão da feroz idade


Terra que talvez sobrevivera
Depois de todos os corações

Achei a Terra ora eu sei
Que fora de si niguém encontra
Sem deixar a lei a sua Terra

Assim falava o fora-da-lei


mercredi 15 juillet 2015

Graine d'idée divine



Car Dieu lui-même ne sait pas où va le monde, qu'il créa sur un coup de tête, lors d'un verre pris avec le Diable, comme on lance une pierre dans l'espace, sans savoir la distance et le temps, et la matière exacte où elle ricochera...
- Sans connaissance sûre des contigences en nombre, et sans le paradigme éprouvé de son vol...

Alors, afin de laisser après lui des lieux de certitude, autorité de qui-ne-connait-pas-de-doute, Il s'assura que l'Homme, curieux de sa nature, reprendrait ses travaux : en son nom, il laissa quelques indices sûrs, puis prit congé du Diable, en le mandant d'aller insuffler dans le monde quelques graines d'idées, et l'idée de l'idée qu'on nomme l'intuition, et qui est une image, et un rêve éveillé...


Là-dessus, Il mit feu à la mèche d'un grand feu d'artifice, puis partit se coucher...

Et le Diable se dit qu'il aurait bien mieux fait de rester sur sa lune,
à faire des ricochets.


mardi 14 juillet 2015

Murs de silence et murs de sons



Toute l'imposture d'un monde, au sein duquel un simple mot, prononcé à voix moins basse que de coutûme, peut compromettre toute une portée de significations...

On ne taira pas le vocable interdit, mais on l'entourera d'une opaque coquille, afin qu'il soit à peine ce qu'il voulait crier, qu'il a dû ravaler, comme on ravale un mur, que des tatouages urbains avaient fait mur de son, mur d'amour et de peine, ou mur de déraison. Il n'a plus d'yeux que le blanc des censures, qu'on lui a imposées, et des oreilles encore, pour sourdement pleurer.


Les murs ont des antennes, pour se parler de loin. A force de peser chaque mot qui leur vient, ils se sont faits savants dans l'art de ne rien dire, patentement au monde. Mais observant sans cesse, patiemment en prière, ils espèrent le temps de la parole pure, qui découdra les lèvres, permettant au murmure de s'élever autant qu'il y a de fréquences, qui permettent au sens de résonner réel, à l'oreille et au coeur de l'homme au pied du mur, qui chantera à l'heure de la fin des censures...

(Quand tous les murs du monde renverront, de voix sûre, une parole libre
- Ivre comme un fruit mûr.)


lundi 13 juillet 2015

La chute - ou l'étude de cas



Le discours scientifique, portant sur les enjeux humains, a quelquefois des allures un peu hautaines...

Là où il y a discours, dans le cercle très fermé de la loge des élites du logos, on semble parfois graviter à mille lieux de son sujet de prédilection même. 
L'Homme prend alors des allures de météorite, vue d'un lointain télescope, et les statistiques sans pitié affirment leur implacable autorité, au détriment de l'Être Humain lui-même, relégué au statut d'objet d'étude, quand bien même aucun résultat de cette dite étude ne lui viendra en aide - de son vivant du moins...


C'est ainsi qu'une prophète statifiante du logos omniscient, et dame de raison, missionnée par la science, me déclare, au détour d'une tablée, où quelques verres plus tard, l'enjeu semble de maintenir dans la conversation des traces respectables de connexion logique : "marre de ces cassoss qui viennent sans arrêt me raconter leur vie ! "

Quelques minutes auparavant, un sympathique personnage, très fortement éméché, s'était installé là, laissant parler son coeur, sans raison il est vrai dans le fil de ses mots...

Je ne sais pourquoi, la réflexion, trop à propos, en face de quelqun qui pouvait tout à fait la comprendre, mais n'avait en aucune façon le pouvoir logifiant d'y répliquer un mot, cette réflexion, partie d'un esprit intelligent et capable de bienveillance, m'a quelque peu glacé.

(C'est que nous sommes tous, peut-être, suceptibles, à un moment ou à un autre, de se poser en auteur d'une pareille réflexion, ou à l'inverse, d'en devenir la cible...)

Il ne s'agit pas au fond de trouver des solutions pour chacun, mais simplement d'être là, conscient que l'articulation du discours n'est pas une évidence, et que chacun exprime ce qu'il peut, avec les mots qu'il a, et qu'un individu, avant d'être inclus dans une notion de flux, doit être, avant tout, bien reçu, dans une acceptation des failles de chacun.

Le discours et son détenteur semblent oublier parfois de rester bienveillants, envers les "cas sociaux", qu'à peu de choses près, nous avons tous été, et sommes par nature, chacun se déclinant, au fil de son histoire, à l'un ou l'autre cas...

- la chute étant commune, autant à la fonction qu'à la nature humaine.


samedi 11 juillet 2015

Poiesis & poema



La poésie ?

Elle s'invente chaque jour dans le coeur de chacun. Ce n'est pas une denrée rare, et non plus l'apanage de quelques vieux esprits. C'est le langage originel des coeurs libérés de l'anecdote et du simple fait qu'on peine à relater.

La poésie couvre infiniment loin le champs dit des possibles. Elle crée chaque seconde des univers où paissent des chèvres de Canaan au lait mêlé de miel.
Sur elle, le temps n'a pas d'emprise : il glisse comme l'eau sur la pierre érodée, mais non jamais meurtrie des paroles redites, par mille et une voix qui chantent même idée : comme on chante l'étoile sur laquelle aucun pied ne s'est jamais posé, mais que des yeux toujours ne cessent d'admirer, accessible seulement à l'âme dénudée, que nous savons vibrer, au matin bien avant l'heure de se lever : bien avant le moment d'accepter que le temps nous dise d'avancer, vers l'utile et l'action qui fait toute journée, qui fait de nous des Hommes, nostalgiques des nuits de l'Ange qui nous hante, qui nous pousse à chanter, la présence latente d'un lointain baiser.

Le poème est en nous un lien vers le Sacré, qu'une émotion soudaine, comme un vent s'est levé, nous laisse contempler, de nos yeux insoumis au temps de l'homme athée.


Alors, lorsque le Monde entier aurait brisé enfin l'opacité d'un verre qui n'est que trop teinté, verrait-on naître au loin, dans toutes les contrées, la conscience de l'Ange,
qui est en Nous,
ancrée...?


jeudi 9 juillet 2015

Infinitif - ou les vingt commandements du Fou



Rire pour des monts esseulés
Santé au milieu des tempêtes
Cueillir et ne jamais fermer
Briser l'opacité du verre
Dormir d'une cuite sereine
D'un coup de sang se réveiller
Donner aux vivants d'exister
La simple et seule certitude
Apprendre à ne jamais parler
Plus haut que sa propre altitude
Et puis savoir au loin errer
Laisser le Nord quérir le Sud
Puis laisser s'affranchir
Les oiseaux de leur sort
Donner au puits
Les visions du dehors
Et tomber pour mieux voir
Ce qui était enfoui
Quitter l'imperméable
Comme on fuit son pays
Admettre l'eau des fables
Répondre vraiment Oui
De sa voix véritable
Invoquer une vie
Et embrasser tous deux
Sagesse avec Folie

Et dire Non enfin
Au règne de l'ennui
Comme on allume un feu

Pour éclairer la Nuit