dimanche 22 novembre 2015

Dialogue avec moi




Tu as tout donné de toi
Et tu n'as rien reçu


J'ai fait mille et un pas
Dans ma tête tout nu

L'ombre était ta complice
Et puis elle t'a vendu


J'étais dupe de moi
Partant j'étais têtu

Tu as vu défiler
Des gens bien plus adroits


J'avais cru dans les fées
Qu'il fallait être droit

Et tu sais désormais
L'opportuniste voie


Je n'aurai non jamais
Cette faussaire voix

Tu tomberas souvent
Mais te relèveras


Je serai mort cent fois
Mais renaitrai d'autant

Pour t'en aller d'ahan
En quête enfin de toi


Pour m'en aller cherchant

L'Amour

Allez

Tais-toi


Je me tairai d'accord
Mais je resterai là


Oh toi ma solitude

Toujours 

Fidèle

A moi



samedi 24 octobre 2015

La routine




Donnez-moi vite une rustine
En peau de rêve en je-n'sais-quoi
Pour réparer ma pauv' routine
Mon bicycle crevé cent fois

Mon p'tit vélo d'appartement
Cloué au sol comme un métro
Et ma barcasse en bois de banc
Qui flotte sur des rails à flot

Donnez-moi dites une rustine
La panacée du pansement
Et sonnez sonnez les mâtines
Que j'émerge de mon ciment

Mon béton armé par le temps
Coulé de rites et d'habitudes
Qui neige même en plein printemps
Jusqu'à l'été de l'hébétude

Donnez-moi quitte une rustine
De la taille d'un éléphant
De ceux que les gamins dessinent
Le trou dans ma routine est grand

Paraît que c'est ainsi que naissent
Les déserts blancs les océans
Lorsque les monts au fond s'affaissent
Laissant sur terre un trou béant

Donnez-moi donc une rustine
Une rustine et du vin blanc
Un cachet contre la routine
Et donnez-moi un peu de temps

...

Ou donnez-moi juste une épine
D'un grand épicéa d'orient
Un de ces arbres qui routinent
Leur vie depuis plus de mille ans

Oui donnez-moi juste une épine
Mais de la taille du Mont Blanc
Que je transperce la routine
Du sédentaire avec ses dents

Alors avec deux ou trois branches
Que l'épineux m'aura données
Avec la soie d'une araignée
Et la chemise du dimanche

Je bidouill'rai un cerf-volant
Pour m'envoler pour m'envoler
Je prendrai juste un peu d'allant
Un aller simple un simple aller

Je prendrai juste un peu d'élan

Pour m'en aller
Pour m'en aller






dimanche 18 octobre 2015

Bless and bleed




Tout ce qui blesse
Et ne tue pas

Et ce qu'on laisse
Entre les draps

Fantôme blanc des noires messes
Spectre prémice des détresses
Le sang du christ du roi du chat
Le sang versé d'un pauvre gars

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas


God in the place
Bless you Oui toi

Qui savais tant faire la fête
Comment prends-tu cette défaite
Quand l'Amour fou ne fait plus foi
Quand il est mort plus d'une fois

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas


Plus fort te fasse
Ou dieu sait quoi

Hormis la mort, dit la promesse
Le fantôme chantait "mes fesses !"
Et l'ermite criait sans voix
Pour l'enfant nu qui prenait froid

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas


La maladresse
Trop à l'étroit

Et la brûlure qui progresse
Et cette peau que l'on dépèce
A mesure que l'homme noie
Ses doutes dans la fausse liesse

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas


Mais de tristesse
En désarroi

Le fantôme quitte la messe
Il ne croit plus en la promesse
Et au fond a-t-on bien le choix
Doit-il ou non porter sa croix

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas


Construit le Moi
Dit la Sagesse

Ouvre la voie
Dit la déesse

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas

Tout ce qui blesse et ne tue pas

Tout ce qui blesse
Et ne tue pas

...

Mais ce qui blesse tue parfois

Oh ce qui blesse tue parfois

C'est un fantôme qui confesse


Ce rien qui blesse

Et tue

Crois-moi





mardi 13 octobre 2015

La danse du Serpent




Vertige des hauteurs
Hypnose des langueurs
Nous dansons sur un fil
La danse du serpent

Mon fils 

Nous glisse dans le sang 
Apprends à lâcher leste 
Sans cesse à rester vif 
A tomber en douceur 

Et glisse

Sur la joie le malheur
N'écoute les hospices
Vestiges de nos peurs
Qu'à l'heure où le serpent

Se hisse

Et prends la première piste
Et la dernière danse
Prémices don du temps
Au loin le précipice

T'attend



samedi 10 octobre 2015

La maison




Cale-toi au profond
De l'ombre que tu sais

Il n'est d'autre maison
Que tu puisses emporter
De saison en saison

Que l'ombre qu'Elle te fait


Et lorsqu'au cœur des villes, lointaine Elle cesserait de lui donner abri, il se réfugierait, sous l'épaisseur d'un livre. Et prenant ça et là des mots comme des baies, il s'endormirait libre, dans l'ombre qui se fait, au livre des forêts.

Alors comme en un rêve,
une voix chanterait...


Cale-toi au profond
De l'ombre que tu sais

Il n'est d'autre maison
Que tu puisses emporter
De saison en saison

Que l'ombre qu'Elle te fait



mercredi 7 octobre 2015

L'inédit - Ou l'évangile selon Saint Rock




J'ai fait des petits ronds dans l'eau
Jusqu'à c'qu'ils montent en tourbillon
Alors j'ai pris cet escabot
Qui menait à la déraison

Je me suis vu grandir un peu
Pour atteindre 2 mètres 20
Il est vrai que tout là-haut Dieu
M'a offert un ballon de vin

Il m'a présenté à Saint Pierre
Qui hospitalement m'a offert
Deux bien jolies pintes de bière
Et une clé forgée en fer

Je suis monté un peu plus haut
Jusqu'à la porte des Prophètes
C'était une erreur de niveau
C'était la porte des toilettes

J'ai mis la clé dans la serrure
Et j'ai tourné cinquante fois
Au ciel les serrues sont dures
M'a déclaré le porte-voix

Finalement j'ai mis la clé
Sous la porte et je suis parti
Me prendre un verre au pub anglais
Où l'on faisait une party

Satan jouait de la guitare
Et les démons de la batterie
Et les anges veillaient très tard
Ah bon dieu qu'est-ce que l'on a ri

Quand Lucifer s'est mis à poil
En récitant Hamlet en slam
Enfin tous ont levé le voile
De la mariée et quelques dames

Ont chanté la vie de Marie
Au ciel les chorales sont rock
Donnez-moi deux bloody mary
Et des fines herbes du Maroc

C'était un pasteur mort de soif
Qui recherchait son eau bénite
Il ôta pieusement sa coiffe
Et accomplit deux ou trois rites

Puis il but d'un trait et amen
Amènez-moi de l'eau de vie
Il  baptisa sans perdre haleine
Un mort qui sortait de l'oubli

Alors Dieu entra dans le bar
Et j'attendais qu'il pousse un coup
De gueule car c'était bien tard
Et l'on buvait riait beaucoup

Mais contre toute attente il prit
Sainte Nitouche par les reins
Pour un tango on applaudit
Chaque fois que tanguaient ses seins

Lorsque la musique prit fin
Solennellement je m'adressai
A Dieu Je lui dis Mais enfin
Mon Seigneur aime donc danser

Il eut un rire foudroyant
Puis doucement il répondit
Pensez-vous que tous mes croyants
M'écoutent ou bien ce qu'on en dit

J'avais mandé tous mes prophètes
De répandre soul et reggaie
Pour que le monde soit en fête
Il fallait des musiques gaies

Le message est très mal passé
La bande passante était faible
Ils ont entendu je ne sais
Quelle nouvelle et quelle fable

Et voilà bien où nous en sommes
Par la faute d'un mauvais câble
Partout sur terre il y a des hommes
Qui croient que c'est tenter le Diable

De chanter et de faire la fête
D'être des hommes et des femmes
Et non point bêtement ascêtes
Elle a besoin de rire l'âme

Allez retournez-y et faîtes
Comme si je n'avais rien dit
Vous seriez pris dans la tempête
Gare à votre tête pardi

Mais prenez avec vous ceci
Non ce n'est pas une auréole
Mais un disque de rock and roll
De Saint-Elvis un inédit

On l'a enregistré ici
Avec la chorale des anges
Et le bon diable à la batterie
Ma foi c'est un fameux mélange

Qui passera pour prophétie
Le jour où toute votre démence
Aura l'air d'un vieux pain rassis
Et l'homme aura appris la danse

Allez en paix et dites-leur
Simplement quelques mots gentils
Il y en a tant et tant qui pleurent
Qu'il faudra bien qu'un jour ils rient

Je suis sorti du paradis
Avec mon disque sur la tête
Comme il était presque midi
Je me suis fait une cottelette

Et j'ai mis la musique en route
Quelle chance au fond un inédit
Au son de la divine écoute
Bon Dieu Bon Dieu
Qu'est-ce que j'ai ri


Plus tard je f'rai des ronds dans l'eau
Jusqu'à c'qu'ils montent en tourbillon
Et je prendrai cet escabot

Qui mène en fête

A la raison






* Au vrai j'avais dit aux prophètes



dimanche 4 octobre 2015

Orphée à Eurydice (3000 ans après)




Tandis que des oreilles du temps
Coulent des larmes de caïman
J'écoute ton balancé je sens
Venir à moi l'ivresse mon sang
Bouge dans ma déveine
Nous sommes des aliens
Ayant atterri là
Il y a bien longtemps

Alors j'étais enfant
Je contemplais le ciel
Et toi à l'autre bout
Tu m'envoyais des ailes
Pour que je m'en vêtisse
Tu m'envoyais prémice
D'une fusion prochaine
Des ondes de délice
Qui stimulaient mes pennes

Nous avons bien erré
Dans les villes saignantes
Toi au milieu des foules
Et moi dans les marais
Et nous communiquions
Par empathie je crois
Jusqu'à ce jour où j'ai
Oublié qu'autrefois
Je volais avec toi
Dans les nues je planais
Et je t'ouvrais la voie

Où es-tu aujourd'hui
Je n'entends plus ta voix
Et j'ai peur quelquefois
Que me prenne l'ennui
De vivre loin sans toi
Es-tu celle qui luit
La luciole des bois
Es-tu perdue de bruit
Inaudible pour moi

Allons il faut rentrer
De la nuit vient le froid
J'ai allumé vela
Au cas où tu viendrais
J'ai laissé tout ouvert
La porte et puis mon coeur
Et j'ai tracé d'un trait
Le chemin du bonheur

Rentre mais sans frapper

Tu vois je n'ai plus peur



samedi 3 octobre 2015

L'étrange e(s)t le même




Point d'étrangers dans nos histoires
Juste des points divergent

Nos amitiés sont en miroir
Reflétant à l'envers
Nos points communs et nos points noirs
A la surface ouverts

Et si l'amour ressemble un peu
A l'air d'un champs de guerre
Regardez comme en plein hiver
Ils se lovent au feu

D'un foyer d'où tous ingénus
Nous naissons peu à peu
Chacun perdu tous inconnus
Ils font un même vœu

Et si l'étrange un soir venu
A quelques uns fait peur
C'est qu'on y voit sans masque nu
Jusque dans notre cœur

Et si l'être-ange c'est l'ailleurs
C'est l'être qui émerge
Au fond il est paire ma sœur
Mon frère de gamberge

Et si l'Être Ange et moi divergent
Comme Alice au miroir
Point d'étrangers sur l'autre berge
Mais un contraste à boire
 
Point d'étrangers point d'étrangères
Juste binôme binaire 

Point d'étrangers dans nos histoires    

L'Ange était blanc sur noir



jeudi 1 octobre 2015

L'orgueil apache




Si l'orgueil de quelques uns
Peut lever une armée
Et combattre sans relâche
L'ignominie en marche
S'il peut convaincre
Une foule lâche
A grands coups de fierté
Et de honte mêlées
A sortir de sa cache

Alors sans hésiter
Et quel qu'en soit le prix
Dût-on le payer cash

Alors l'orgueil est bon

Si sur Terre il se fâche
S'il fait aux fers affront
S'il est un feu Apache
S'il sait pousser un cri
S'il enseigne à dire Non
S'il est désir de Vie

Alors l'Orgueil est bon

Si sur le front

Il brille



(Maximilien Glovostoï,

Sentences et colères
des guerriers apaches)




dimanche 27 septembre 2015

Les douze coups de la lune (Ou Dieu-sait-quoi)




Something moved
Les étoiles ont senti sa présence

Are you safe

Mirage en rémanence
Is remaining my remembrance

Je compte sur mes doigts

Les fées

Fairy tale of a very far away romance

Last chance

Am I looking for a ghost life

Je compte sur mes doigts

Les fées

M'annoncent ta présence

1, 2, 3, 4

Je fais brûler dans l'âtre
Un petit peu d'encens

4, 5, 6

Oasis

Dans mon désert l'absence
Un sable qui remplit
Les yeux caves les sens
Abolit les soucis

Deep mind

Why can't I find
The place Is everything

A lie

Je compte sur mes doigts

Les fées

Roupillent dans la paille
I walk under the moon
Appears tonight so bright

7, 8, 9

Je me fais cuire un oeuf
Dans la poëlle brouillés
They 're almost looking like
Some pieces of my brain
C'est qu'on n'est plus très neufs

Je compte sur mes doigts

Les fées

La lune s'est voilée
We 're waiting for a stuff

10, 11, 12

J'ai bu la pleine dose

You choose

Your home or such a cruse

Elle bouge

La lune dans ses draps
Semble se réveiller

Je prends

Ce soir une dernière fois
La vie à bras le move

Si rouge

Je compte sur mes doigts

La porte au loin s'entrouvre

Je compte sur mes doigts

(Je ne sais plus compter)

Il était une fois

La lune dans le goufre

Le conte au bout des doigts

C'est fait



samedi 26 septembre 2015

Points et questions en point de mire




De longueur d'homme en langueur d'être
De molécules en atomes
Combien de fois peut-on bien naître
Combien de moi combien de formes

Combien de lunes dans la tête


Et dans la masse des arômes
Que l'on pressent sur toute femme
Si les chemins mènent à Rome
Où mènent les cheveux des dames

Qu'on chemine en cherchant Shalom 


Où mène où mène un coup de rame
A quel rivage à quelle rime
Et où s'attise toute flamme
Dans quel foyer dans quel abîme

A quelle cime naît Salaam


Et pour quel or pour quelle mine
Pour quel impôt payé au sort
Pour quelle rançon d'une dîme
L'homme peut-il rentrer au port

Dans sa poche une bourse infime


Et pour finir où sur quel bord
A la barre de quel navire
Est-ce à bâbord est-ce à tribord
Que les marins la voient venir


La lente lente et douce mort
Qui les attend comme un sourire


La paix à la pénultième heure
Qui jà s'égraine en devenir


Salaam Shalom εἰρήνη
Et in alma pax in fine


Mais où mais où bat le bonheur

Dans quel tambour vieux coeur tanné


Où se déversent les années

Dans quel océan doux-amer


Il mit un poing en point de mire

A l'horizon d'un curieux port


Et s'allongeant la tête au nord

Il mit un point

d'honneur 


A rire









(* dans quel vieux coeur de cuir tanné
dans quel tambour de cuir tanné)