lundi 2 juillet 2018

Oui... mais Non





Ne pas prendre à la légère
les avancées du corps
dans la nuit qui suggère
Une escale ou un port

Laisser arriver coûte que coûte
Ce qui doit arriver route que route
Laisser chanter le premier coq
Qui s'est levé bien avant l'heure

Et puis donner à boire
Aux Dypsodes des gares
Ceux-là qui attendront
Toujours un train parti

Alors filer à l'anglaise,
Danser à l'africaine
Aimer à langue à l'aise
et rire à perdre haleine

Et puis dire non souvent
Dire oui absolument
Et dire je ne sais pas
Et s'en aller soudain
D'un aventureux pas

Enfin ne rien finir
Finir de commencer
A peine définir
Et puis tout effacer

Reprendre au tout zéro
Au début des tracas
Démissionner héraut
Fuyant l'affreux combat

Et prendre le chemin
Des pierres et des eaux
Là où comme un refrain
T'attendrait un bateau

Un navire en papier,
Mâché d'encre de Chine,
Lever l'ancre et le pied
Et soudain la machine

S'anime et vous enlève
Au-delà des années
A remonter le rêve
Comme un grand escalier

Perché dans la mémoire
Du cœur grand ouvrier
Faiseur aléatoire
D' histoires et de voiliers

Alors la nuit s'incline
Et l'aube - il a tant plu -
N'apporte rien de plus
Que ce qu'on y devine

Alors la terre repue
Doucement y dessine
Les lignes enfantines
D'un intime rébus