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Et de vive voix...
Mais toute poésie est une langue inerte et sourde avant d'être performée : lue, chantée, psalmodiée, criée, pleurée, éructée, vomie quelquefois... la poésie advient au monde et se réalise en advenant au son, en s'incarnant en voix : avant ça, elle n'est guère qu'un regret, un lieu mort de l'esprit, une plainte muette : un squelette qui passe en quête d'une peau : les poètes muets "maudits" sont ainsi récupérés à nos époques : emprisonnés dans des livres poussiéreux, leurs textes étaient soupirs, murmures emmurés dans l'encre lacrymal : sauvés par la musique, sauvés par les aèdes des rhapsodies modernes, leur âme est libre enfin de déserter les larmes des lettres qu'on oublie de rendre à la lumière de la parole qui invoque, tel un carme, l'obsessionnel en nous : le sacré qui s'incarne en chacun de nos mots, que l'on ne retient pas, que l'on pousse des lèvres, dans le vent qui les porte, pour qu'ils germent et croissent, et façonnent des mondes où la muse des vies, un temps, s'invitera...
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