On soutire chaque fois, au grand corps collectif,
un organe vital...
A la place de quoi
On glisse quelques billets
Quelques liasses amères
Et des semblants de bière
Pour vous récompenser
De n'avoir pas crié
Tandis qu'on vous opère
Le coeur anesthésié
Etonnez-vous après
Que le corps se démembre
Et qu'un membre soudain
En arrive à se pendre
Nos villes sont des zoos
Où l'homme vit en cage
Derrière des vitres teintes
Et d'opaques mirages
Et des écrans si larges
Qu'ils cacheraient nos craintes
Si on ne les avait
Tout à fait détournées
Du légitime doute
A une phobie lente
Une énième déroute
Haineuse et dévorante
Qui ronge coûte que coûte
Creuse la mésentente
Et façonne des routes
Aux frontières méfiantes
On enjambe des ponts
Où se jettent des corps
On amorce des bombes
Où s'amassent des morts
On dit "ainsi soit-on"
On va voter encore
C'est qu'on ne crache pas
Sur la poussière d'or
Les miettes du confort
D'un tout dernier repas
Le foie est encore gras
Mais l'homme est déjà mort
On ne bâtit pas un fort
Sur des lieues de faux plat
On ne trouve pas le La
Sur la corde des morts
...
Mais alors que fait-on
De tout ça de tout ça ?
On dit "non" on dit NON
On ne colmate pas
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