jeudi 30 mars 2017

Préalable




Réconcilier action
et imagination ?

Il faudra que le corps aussi bien que l'esprit
Soient mis à mal enfin pour un tel miracle

Il faudra des guerres froides
Et de chaudes romances

Il faudra tout l'amour
D'un amour prêt à rendre

Ses douces litanies
Et ses délires tendres

Pour une miche de pain
Dans un décor de cendres



samedi 25 mars 2017

Partis, partage et pas de danse




Dans chaque mouvement, et à chaque instant, il y a un potentiel d'entente entre tous les partis.

Un même et unique rapport au monde parait inconciliable, mais c'est peut-être en se mobilisant, pour chacune des causes, qu'on peut ici ensemble, à la faveur des phares, d'un dialogue sans peur, sans attentes et sans fard, remodeler l'idée, collectivement mise : comme un bon grain de sel amorce un goût de crise, et ce temps décisif où tout devient possible...

Car l'absence n'est pas un horizon actif, et quand les Hommes dansent, les rêveurs trop passifs attendent tant l'audience qu'ils en manquent la rive.

Alors comme une sentence de la distance prise, nous n'avons plus de prise, de légitime instance...


Tandis que loin de nous, grandissent les cadences,
Ajoutons notre pas, attentif à la danse.



mardi 21 mars 2017

" NON "




On soutire chaque fois, au grand corps collectif,
un organe vital...

A la place de quoi
On glisse quelques billets
Quelques liasses amères
Et des semblants de bière

Pour vous récompenser
De n'avoir pas crié
Tandis qu'on vous opère
Le coeur anesthésié

Etonnez-vous après
Que le corps se démembre
Et qu'un membre soudain
En arrive à se pendre

Nos villes sont des zoos
Où l'homme vit en cage
Derrière des vitres teintes
Et d'opaques mirages

Et des écrans si larges
Qu'ils cacheraient nos craintes
Si on ne les avait
Tout à fait détournées

Du légitime doute
A une phobie lente
Une énième déroute
Haineuse et dévorante

Qui ronge coûte que coûte
Creuse la mésentente
Et façonne des routes
Aux frontières méfiantes

On enjambe des ponts
Où se jettent des corps
On amorce des bombes
Où s'amassent des morts

On dit "ainsi soit-on"
On va voter encore
C'est qu'on ne crache pas
Sur la poussière d'or

Les miettes du confort
D'un tout dernier repas
Le foie est encore gras
Mais l'homme est déjà mort

On ne bâtit pas un fort
Sur des lieues de faux plat

On ne trouve pas le La
Sur la corde des morts

...

Mais alors que fait-on
De tout ça de tout ça ?

On dit "non" on dit NON
On ne colmate pas



lundi 20 mars 2017

Crache la faute et crache le retard...




Une succession de rendez-vous ratés avec la vie, et bientôt on vous retrouve au "rendez-vous" "hâté des défaites massives des unions matées : et là vous vous rendez, on vous dit "comptez-vous", vous êtes un et seul, rendez-vous compte "seul", sans doute désarmé, peut-être même saoul, le scénario s'adapte, coupez, on la refait...

Mais la vie non n'est pas captive des idées : des ides, des kalendes, des rendez-vous calés, elle s'en fiche pas mal de nos calendriers... 

Pourquoi devrions-nous ainsi tout planifier, quand il suffit d'avoir, un soir, là, quelque part, un rendez-vous fortuit avec un bon hasard

-- à qui on ne reproche pas d'avoir eu du retard...



dimanche 19 mars 2017

Homo Miraculum




Enkyloser l'action sous des litres de bière,
Anesthésier l'esprit par des voies somnifères,
Endormir tout élan par le jeu des prières,
Mortifier les idées, les remettres à hier...

Cest ce qu'on nous enseigne parfaitement à faire,
C'est ce dont il faudra quelquefois nous défaire,
Pour cesser d'être enfin le marc au fond du verre,
Le dépot à la lie, au matin des cafetières,

La frustration du saint, servile de ses fers...

La picolette en cage s'avisait de se taire,
Le monde fit silence, quand on le mit en bière,
C'était au matin gris des rêves sans lumière,
C'était à la nuit noire des malheureux hiers...

C'était avant qu'on crie comme libre prière
Que le Miracle vient de nos volontés fières,

Qu'il n'est plus réservé aux déités des airs...

Le Miracle c'est Toi,

Chaque Être sur la Terre,

Qui le Fais,

Il s'en va,

Mais tu vas 

le re-Faire...



jeudi 16 mars 2017

The old kid




Quelques dizaines de centimètres bien tassés, quelques kilos d'égo centrés, quelques rêves assassinés, quelques sourires écrasés, un costume bien repassé, des souvenirs et des regrets, quelques quenottes en plus en moins, quatre roulettes pour crever loin, tout ça, tout, ni plus ni moins, il y a tout ça, il n'y a rien, juste des points, juste des points, de vanité ou de suture, rien qui vaille qu'on les mesure, rien qui vaudrait qu'on vous rassure : il n'y a guère de grand gain, l'économie, la politique, des chateaux forts, beaucoup de ruines, des poils au nez, de l'héroïne, quelques orgies, quelques festins, et puis le droit de trois fois rien...
on vous le dit, on le maintient :

l'adulte, c'est un vieux gamin...