mardi 16 août 2016

Je n'ai aimé que toi





Ce n'est pas parce que nous manquons d'amour
Que nous devenons bête
Mais parce que nous ignorons en nous
L'instinct de la tendresse
Que nous devenons loups
Solitaires des fêtes
Que nous devenons fous
Cyniques chiens en peine
En pénurie de tout
Ce qui fait dire amen
Ce qui fait le houhou
Des hiboux et des chouettes
Ce qui fait tout le goût d'une vie
Cette penne
Qui donnerait enfin
Des ailes en duvet doux

Mais d'où vient cette aubaine
De pouvoir survoler
Les cimes les ravins
Les racines des hêtres
En robe de satin
En tunique romaine

Je survolais la Seine
Je n'avais ni plus faim
Ni plus aucune peine
Parce que loin du monde
J'avais trouvé le sein
Qui circule en nos veines

Ce sang qui perle aux mains
Et qui au coeur abonde
Et qui donne le sens
A nos moindres chemins
Ce songe qui sentence
Les rêves des humains

Et qui donne les mots
Au sourd muet qui chante
Au fil des flots fontaine
D'une eau pluie de fado
Rivière de riveraine

Oublie les olympiades
Et pense aux désirades
Elles valent la médaille
Pour les pauvres sanglots
De nos coeurs gros si gros
Qu'ils chevauchent les failles

Des routes les défauts
Ce précipice où tombent
Les pas des sans prière
Les yeux des cent secondes
Où le coeur bat mais bat
Tant est qu'il nous innonde

Nous nageurs loin en bas
Nous regardons le monde
Et nous sentons le froid
Qu'il fait dessous la tombe
Où se prostituaient
Les anges les colombes

Et nous sentons l'effroi
Qu'il fait sur la rotonde
La Terre où je suis né
Où lacrimale ancrée
J'ai jeté l'encre seiche
Comme on dresse un décret

Que seule tu comprendras

Je l'ai écrit pens[é]
Aux veines de mes bras
Car sans t'avoir connue

Je n'ai aimé que Toi




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