dimanche 28 août 2016

Le manque et le plein






Tantôt la voix te manquera
Tantôt les gestes te feront défaut
Tantôt le monde autour de toi
disparaitra
Et tu te feras mime
Pour le réinventer



Tantôt tous tes sens en éveil
Tactile, sonore et visuel
Donneront vie à la merveille
Celle qui danse chante et tient
Dans ses mains ses yeux de géant
Et ses lèvres de magicien
Le mystère du Monde plein
Que l'alliance des sens éveille

Mais que tu plénifies le manque
Ou que tu évacues le plein
Aucun des deux n'est souverain
Un branle pérenne les disloque

Et les retient




mardi 23 août 2016

Colors




For with many colors

We'll be really happy



lundi 22 août 2016

Entre les lignes





Pour qui sait lire entre les lignes
Qui sait flâner entre les fleurs
Qui se souvient Charlie Chaplin
Les rires appellent aussi les pleurs

Il y a des terreurs qui fascinent
Et quelques Saints qui eurent peur
Et des essaims qui assassinent
Et des lumières où l'on meurt

Il y a dans les champs des rapines
Et dans les hymnes des douleurs
Et des noyés dans les salines
Et dans les joies quelques malheurs

Et puis il y a dans tous les coeurs
Comme dans l'amour un peu de spleen
Dans les sourires des rancoeurs
Et dans les roses des épines

Mais il y a entre les lignes
Dans la seconde d'avant l'heure
Pour qui sait y chercher des signes

Il y a l'ombre

des âmes soeurs




dimanche 21 août 2016

Complice idée





A la fin d'une phrase sans point
En suspension gênée
Si tu te rends complice
Des doutes amenés

Tu marqueras un rire
Un sourire approché
Et même sans mot dire
Comme fait un ricochet

D'une pierre sur l'eau
Rebondira l'idée

Encouragée bientôt
Par une perche aidée

Appaisée par le flot
D'un silence échangé




mardi 16 août 2016

Je n'ai aimé que toi





Ce n'est pas parce que nous manquons d'amour
Que nous devenons bête
Mais parce que nous ignorons en nous
L'instinct de la tendresse
Que nous devenons loups
Solitaires des fêtes
Que nous devenons fous
Cyniques chiens en peine
En pénurie de tout
Ce qui fait dire amen
Ce qui fait le houhou
Des hiboux et des chouettes
Ce qui fait tout le goût d'une vie
Cette penne
Qui donnerait enfin
Des ailes en duvet doux

Mais d'où vient cette aubaine
De pouvoir survoler
Les cimes les ravins
Les racines des hêtres
En robe de satin
En tunique romaine

Je survolais la Seine
Je n'avais ni plus faim
Ni plus aucune peine
Parce que loin du monde
J'avais trouvé le sein
Qui circule en nos veines

Ce sang qui perle aux mains
Et qui au coeur abonde
Et qui donne le sens
A nos moindres chemins
Ce songe qui sentence
Les rêves des humains

Et qui donne les mots
Au sourd muet qui chante
Au fil des flots fontaine
D'une eau pluie de fado
Rivière de riveraine

Oublie les olympiades
Et pense aux désirades
Elles valent la médaille
Pour les pauvres sanglots
De nos coeurs gros si gros
Qu'ils chevauchent les failles

Des routes les défauts
Ce précipice où tombent
Les pas des sans prière
Les yeux des cent secondes
Où le coeur bat mais bat
Tant est qu'il nous innonde

Nous nageurs loin en bas
Nous regardons le monde
Et nous sentons le froid
Qu'il fait dessous la tombe
Où se prostituaient
Les anges les colombes

Et nous sentons l'effroi
Qu'il fait sur la rotonde
La Terre où je suis né
Où lacrimale ancrée
J'ai jeté l'encre seiche
Comme on dresse un décret

Que seule tu comprendras

Je l'ai écrit pens[é]
Aux veines de mes bras
Car sans t'avoir connue

Je n'ai aimé que Toi




dimanche 7 août 2016

Confession sans concession





En fait de justification
S'ils insistent trop
Si le juge te jauge
Si les anges t'assiègent
Fixe les yeux au ciel
Et dis leur tout de go
Comme s'il s'agissait
De ton dernier sanglot
Ta dernière promesse
Ton tout dernier manège

J'ai cramé bien des mèches
J'ai bu plus que de l'eau
J'ai menti j'ai trahi
J'ai piqué trois euros
A une grosse enseigne

J'ai rêvé tant de fois
Que je marchais sur l'eau
Que mes pompes imbibées
Ont regagné le large

J'ai mangé au rabais
J'ai écrit dans la marge
Tu rotais l'alphabet
De ce truc j'étais barge

J'ai vu des poissons verts
Et des gothiques roses
J'ai embrassé des causes
Eructées dans des bars

Certes je dois l'avouer
Je n'ai rien inventé
Pas même le carré d'as
Ni même le haut-de-forme
Et encore moins la basse
Ni même aucune norme

La règle des couleurs
Je l'ai prise à un gnome
Qui courtisait la fleur
De la fée Géranium

J'ai croisé des hippies
Quelquefois des médiums
Des prophètes souris
Sous l'effet de l'hélium

J'ai cru à la patrie
Puis j'ai bu au veau d'or
Quand j'ai vu l'avarie
J'ai courtisé le sort

Au fond j'ai toujours su
A temps changer de bord
Quand la marée bossue
Allait manger le port

M'en voulez pas de trop
A défaut de chemise
Si je change de peau
A la première mise

Je suis juste un accroc
A vot' plus belle mise
Je suis juste l'idiot
Qui crie terre à Venise

Tu leur diras tout ça
Et puis s'ils te disent
Montrez votre visa
Tu leur feras la bise

Et puis tu partiras
Il y a bien des cieux foux
Bien loin du paradis
Il y a des enfers doux

Tu y poseras tes pennes
Tu y planteras des choux
Et tu diras Revienne

L'enfance sur mes joues




vendredi 5 août 2016

Obrigado pela lingua





Ouvindo essa palavra
Là na primavera
Duma primera vez
Ouvindo da sua
Boca

Pela janela do meu coração
Pela ação do vento
E do ar que conduz
O som e as veces
Algo do sentido

Não entendi o que era
Nem sabia a sua lingua
So escutei o som dela

Nostalgia leve duma idade de saude
Ou lembrança doce da amizade dos anjos
Tudo isso por magia
Numa so palavra

SAUDADE

Quem sabe bem o poder duma so palavra ?

Desejo para você
Desconhecer tudo
E esquecer também ate o seu nome
Para aprender de novo
Cometendo erros
Errando sem vergonha
Por todos os caminhos

E poder um dia falar
Como se fosse por magia
Na orelha de quem
Lhe hospedaria

Obrigado pela lingua




mercredi 3 août 2016

Pour dessiner un monde




Pour dessiner un monde
Et pour pouvoir y vivre
Pour que l'air y abonde
Et le vent qui rend ivre

Il faut un peu de tout
Beaucoup de petits riens
Des couleurs des atouts
Et du mal et du bien

Il faut de l'optimisme
Et des accordéons
Un poil de noir cynisme
Des larmes et des violons

Il faut aussi des mômes
Des gosses et des gamins
Des goules et des gnomes
Et du hasard la main

Il faut des oreillers
Pour les très longs matins
Et des gens éveillés
A l'aube des lutins

Il faut un peu de si
Et beaucoup de cela
De vieilles gens assis
D'autres debout Voilà

L'ébauche du dessin
D'un monde comme il faut
N'y mets aucun dessein
Il faut du vrai du faux

Les gens se débrouilleront
Pour démêler tout ça
D'un maladroit brouillon

Un beau tableau naitra