mercredi 23 septembre 2015

L'Homme et la Mer




Comme des montagnes de pierre
Qui entretiennent notre allure
Je vais je cours je vole j'espère
A travers bonheur et blessures

Nous qui sommes de l'acabit
Des géants fiers et des ombrages
Coulons comme des macchabées
Quand sonne l'heure de l'orage

Et nous passons force est de naître
Entre la rive et le goulet
De la rade où le marin n'est
Plus qu'un point lointain en allé

Là nous pointons cet horizon
Où des sirènes de jouvence
Nous apprennent la déraison
Entre sagesse et puis démence

Nous nous heurtons à la dérive
Que les courants nous font chercher
Pour y mourir ou pour y vivre
Ou pour simplement s'y nicher

Comme des oiseaux au long cours
S'arrêtent sur la vague et font
De l'océan aux plaintes sourd
Leur confident et leur maison

Et là nous devenons nomades
Comme l'ayant toujours été
Pour des années pour les décades
A venir nous sommes hantés

Par la quête de l'inconnu
Celui qui attire les os
De l'homme esseulé presque nu
Jusqu'à l'amarre du bateau

Alors voilà c'est le voyage
La longue lente pâmoison
L'homme a épousé le naufrage
Pour des centaines de saisons

Il a dit oui et oui toujours
Et la mer a répondu non
Car elle sait qu'un oui d'un jour
Pour un homme ça n'est qu'un nom

Et le témoin soûl c'était moi
Je m'en souviens je m'en souviens
La mer vêtue de vague soie
L'a repoussé loin vers les siens

On n'épouse point cette fille
Jeune depuis l'aube des temps
Les marins le savent aussi
Nul homme à sa main ne prétend

Alors il a brisé sa voile
Il s'est cloué là sur sa proue
Au ciel s'est éteint son étoile
Et la mer l'a pris tout d'un coup

Mais en secret elle a pleuré
Peut-être qu'il était sincère
Celui qui voulait épouser
L'immensité de l'eau amère

Son navire a rejoint les cieux
L'océan a reçu ses voeux
Et dans la mer brillent ses yeux
Comme enfin Elle a dit je veux





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