A la Toussaint, les morts vous mettent en bière, juste pour rire, pour invertir les rôles, pour échanger les doutes, pour arrêter les heures.
Les amours mortes aussi s'invitent à la fête, et les saints vous racontent leurs martyres naguère.
Quel carnaval au fond, au fond de nos décombres, quand on voit un vaillant squelette aller pieds nus, à la rencontre émue d'un fantôme sans tête, revenant guilleret pour éponger ses dettes.
Il pleut des fleurs au creux des yeux des vivants, trêve, sur le monde chacun peut reposer sa tête, sa caboche pesante sur les épaules nues d'un songe qui pour l'heure vous entraine après lui, au bar des bons amis, pour trinquer à la vie, à la mémoire des jours, jusqu'à la lie si noire, jusqu'au bout de la nuit...
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