Que fait l'oiseau s'il ne s'envole ?
Il pense à l'heure de monter
Qu'il a une aile sur le sol
Et déjà l'autre dans l'éther
Ses plumes sont-elles réelles ?
Ou bien aussi vaines qu'au fils
De Dédale ses plumes d'oie
Mêlées de cire bientôt de sang
Comme au cygne qu'on croyait roi
Son plumage blanc maculé
A la porte un cheval de
Troie
Vient s'immiscer…
Non ce n'est guère qu'une vieille
Qui demande sur son chemin
Un peu de miel sur du pain
Bénissant l'âme de son hôte…
(Sous la lune brille une main)
Pareille à celle d'une fée
Qui demande sur son chemin
Un peu de baume sur les plaies
De ce corps nu prêt à tomber
De ce corps las vite endossé
Toutes les vieilles furent fées
Chante la lune qui fut pleine
Sereine avant de s'effacer
Lorsqu'elle sent que va monter
L'âme d'un pauvre hère étonné
De se sentir en son linceul
Aussi léger que l'écureuil
Lorsqu'il plane pour s'envoler
Et qu'il pense le cœur en liesse
Qu'il a des ailes lui aussi
Une penne sur l'arbre liège
A peine l'autre s'obscurcit…