dimanche 28 juin 2015

Si soudain le vent...



Et si le vent soudain s'approprie nos cendres
Nous aurons des coeurs légers posthûmes
Traverserons le temps de méandre en méandre
Comme les fiers nomades des dunes *

Nous connaitrons l'Amour que connaissent les anges
Dans une lente étreinte sans fin
Et nous survolerons des étoiles étranges
Commes des océans les dauphins

Nous lirons dans les coeurs comme dans un bouquin
Des histoires d'amour et de peines
Les sentiments les rêves et les souvenirs qu'un
Homme peut écrire entre les lignes des veines *

Nous ne connaitrons plus ni la peur ni la haine
Mais les joies infinies de l'Esprit
Nous verrons dans l'atome et jusque dans l'Eden
La substancielle sève de vie *

Et nous flotterons libre à la cime des nues
Comme la lune enfantant la nuit *
Et donnerons aux gens l'idée d'un point qui fuit
Eux croiront avoir vu un ovni *

Mais à l'heure que le sang coule dans nos veines
Que les cendres sont loin devant nous
Dans le feu qui réchauffe nos corps et nos peines
Et dans l'urne funèbre des rois et des fous *

A l'heure que l'Amour et la tendresse enfin
Les émotions soudaines et rebelles
Nous rapprochent à grand peine des plaisirs divins
N'ayons crainte d'embrasser la belle *

Qui balance ses formes et son coeur et ses seins
Dans les rues toute chargée d'amour
Et de vie et de mort et d'assassins de saints
D'hommes chargés d'un passé si lourd

Qu'ils grossissent aveuglés le désir de la fin
Sans savoir ce qui viendra demain
Si les pennes des anges sont d'air et d'or fin
Ou bien de cendres sans lendemain

Ou bien de cendres sans lendemain

Donne-moi la main frère de vie
Donne-moi le LA
Ami humain

*







*** variantes ***

Comme des petits princes des dunes *
Homme peut écrire entre ses veines *
La substancielle moëlle de vie / la matière pure de la vie / la substance pure de la vie *
Comme la lune effleurant la nuit *
Eux croiront voir passer un ovni *
Et dans l'urne funèbre des fous *
N'ayons crainte d'approcher la belle / Ne craignons point... *
Soyons heureux d'être en vie humains *


mercredi 10 juin 2015

La dernière bière - Ou la complainte du fakir



Pénultième ombre est ma raison
Et de sombrer je n'en ai cure
S"il faut pleurer chaque saison
Nouvelle penne sois en sûre

Je verserai un océan
amer comme cette biture
Que je me prends chemin faisant
En bâtissant ma sépulture

Et s'il faut oublier céans
Les joies après les amertumes
Tu liras en prenant ton temps
Ces mots que j'ai écrit posthume

Et bien que dans l'Enfer je fume
Des taffes comme des volcans
Je suis plus sobre que l'écume
Que la mer crache en ouragan

Alors je te dirai ces mots
Comme un lourdaud qui met des gants
Comme un galant de Bourg-Malmo
Je te dirai tout cela quand

J'aurai dessoûlé de ma bière
Le dernier crachat du chameau
Ou du lama. Vois ma prière
Ressemble à un putain de zoo

Et je n'en suis oh pas peu fier
Les animaux je les admire
Et de ma toute dernière bière
C'est en vagissant que j'attire

Ton attention et puis ton cul
Sur ce testament de martyre
Deux ou trois clous con de fakir
" La vie n'est pas une sinécure "