Le réel à coups de baguette magique ? manger la poussière de fées, pendus sans lits par la racine au verbe sens dessus dessous : nos proverbes incantés sont à revoir, à la lumière des lampes d'économes athées au rabais des andouilles à baïonnettes armées jusqu'aux dents, là signez, dedans le cadre ouvert, à l'aide de ton sang - l'encre n'est pas offert - un bail, des baux - baudet ! - croyais-tu l'abbé bon qui tient les gonds rouillés de la porte du rêve et, panse prête à rompre, ne pense qu'à panser les trous d'une toiture opaque comme un cul de sac de caverne ? Hélas, nous avons simplifié le réel, de sorte qu'un décret lui tienne lieu de conte, et marraine la fée, tenant à bout de bras, son grand livre de comptes, ajustant ses binocles à son front simplifié en forme de ballon - soufflez, roulez, soufflez - marmonnait, sermonnant Cendrillon redressée sur ses talons trop hauts : " Ma pauvre enfant, voyez le trou de la sécu qui ne rembourse plus le carrosse des fées ! l'année passée, c'était un potiron pourri, j'ai bien peur qu'à ce bal vous vous rendiez ce soir en radis pour mendier, on vous l'a dit, voyez, les rêves de nos jours mangent la terre brute plus que la bette rave, et nous autres rêveurs avons été radiés de la terre irradiée par un excès de watts, par un excès d'anglais... "
Les contes non jamais ne seront monoglottes, tant qu'il y aura des lunes et de longues veillées, où se mêlent diph-tongues et langues polysèmes, à l'usage sacré des mots et des amants, qui sont les maître-mots des peuples festoyant dans la mémoire ancienne des mondes oubliés dans nos têtes d'enfants...
- ti moun ka gain l'oeil grand et le coeur éveillé ! ☺☻