Mon dieu qu'il me semble l'avoir attendu longtemps...
tu verras tu verras !
l'oubli se désincarne
et
j'ai comme un regain de carne dans le sang
petit chat ! petit chat !
dessous le four du temps
le four non opérant
(o gato no forno)
OH
c'était il y a tout juste
un an
j'avais pris le parti du reflet dans la vitre
du temps
je n'explore jamais qu'une partie de moi...
Tu Verras ! Tu Verras !
Le sais-tu mon amour que je n'aime que moi ?
C'est à dire que j'aime avant tout m'enivrer de l'alcool doux des rois
non je n'aime que toi
tant que dure l'été
Tu Verras ! Tu Verras !
et le chat s'est botté
comme moi
ne sait que profiter...
Apprends la lumière blanche des lunes voluptées
que je t'ai apportées
toi la verte rêvée
toi l'amour incarné
je ne sais pas aimer
car j'aime trop aimer
chaque fois de nouveau la même volupté
mais non le même rêt
qui me parle de rat ???
Je ne cherche qu'un chat
dessus la lune mère
ma mère lune l'autre
celle qui m'a bercé
quand tout enfant déjà
je montais jusqu'aux nues
sans rien prendre que toi
qui existe sans cesse
renouvelée par moi
par ma soif insensée
insatiable incessante
de voir s'ouvrir tes sens
paupières de ton cœur
qui ne s'ouvraient que si
je les apprivoisais...
Oh mon dieu il fait jour, et je parle en plein jour !
Adieu donc ô mon coeur
car je m'en vais en quête
de la faim qui m'appelle
à manger tout l'espace
comme un buffle impétueux
porterait sur son dos
Europe, apprivoisée
et le monde avec Elle
que je peux soutenir
tout seul avec mes doigts
qui dansent comme danse
la Gitane du roi...
la Lune du grand cerf
enlovée dans les bras
du Lucane Cancer
Le cerf-volant des bois
le grand crabe des airs
jadis chu en la mer
Jeudi s'avère ô joie
Ce jour liesse des Rois
...